Le transport scolaire ne doit pas être sacrifié sur l’autel des économies budgétaires
Dans le cahier d’acteur déposé le 17 juin sur la plateforme numérique d’Ambition France Transports, l’ANATEEP souligne la spécificité du transport scolaire au sein du secteur des transports en commun de personnes, à la confluence de nombreux enjeux majeurs : éducatif, social, écologique, économique, d’aménagement du territoire, de sécurité routière. Chaque jour, quelque quatre millions d’élèves, de la maternelle au lycée, empruntent un mode de transport collectif routier pour se rendre à leur établissement scolaire. C’est un élève scolarisé en France sur trois qui est transporté, pour un coût total annuel de l’ordre de 3 milliards d’euros chaque année.
Or, la crise actuelle de financement des autorités organisatrices de la mobilité (AOM) ne doit pas conduire à des restrictions budgétaires au détriment du pouvoir d’achat des familles et des élèves transportés.
Lors de ses Assemblées générales de Nantes, en juin 2012, puis de Saint-Paul-lès-Dax en mai 2019, l’ANATEEP formulent des demandes claires, avec la perspective d’une « gratuité du transport scolaire pour plus d'égalité ». En agglomération comme en zone rurale, l'ANATEEP demande que les autorités organisatrices, tout en optimisant la qualité du service, assurent la gratuité d'un aller-retour quotidien pour tout élève, de la maternelle au lycée, ou d'un (voire deux) aller-retour hebdomadaire pour les internes. Pour l'ANATEEP, une contribution citoyenne de responsabilisation correspondant au maximum à 5% du coût total annuel du transport d'un élève est acceptable.
Par ailleurs, l’ANATEEP considère qu’une tarification solidaire ne répond pas à l’enjeu d’égalité d’accès au service public d’éducation. Comme à l’école, la gratuité fédère sur un principe d’égalité là où une tarification sociale diviserait par l’introduction de seuils. La gratuité du transport d’élèves répond à un enjeu social, éducatif, écologique et d’aménagement du territoire ; ce n’est pas un choix de gestion.
Enfin, afin d’éviter les amalgames qui nuisent à la lisibilité des objectifs (et au risque de se répéter), l’ANATEEP insiste sur le fait que la gratuité du transport scolaire ne doit pas être assimilée à la gratuité du transport public car toutes deux relèvent de problématiques distinctes.